POUR CEUX QUI AIMENT LE JAZZ
expo / concert
Oct 2020
Pour la quatrième participation du Studio Boissière aux Portes Ouvertes de Ateliers d'Artistes -POAA- Roger KASPARIAN a dévoilé sa collection inédite des pointures du jazz : de Coltrane à Nina Simone. Une occasion unique de découvrir ces musiciens mythiques dans le quotidien des coulisses lors de leur passage à Paris dans les années soixantes.
'Regarder une photo de Jazz revient à entendre la musique par les yeux' Les photographes et les Jazzmen ont la nuit et la couleur noire en commun, ce sont elles qui permettent à la musique de s' incarner, et aux images de faire leur apparition.
Au fil de nombreuses nuits des années soixante, Roger KASPARIAN, alors jeune photographe Parisien capte la visite des grands noms du Jazz venus d' Amérique.
Roger immortalise les concerts de l'Olympia : Ella Fitzgerald, Ray Charles en 1962, ou le Quartet de John Coltrane, grand serviteur du saxophone, accompagné du contrebassiste Elvin Jones à la salle Pleyel 1965, et tant d'autres.
Roger KASPARIAN est aussi à l'aéroport du Bourget pour l'arrivée des stars, il assiste aux échanges avec le producteur Norman Granz, aux déjeuners dans les grands Hôtels avec Ray Charles, où Art Blakey est en sortie de bain et Duke Ellington prend son petit déjeuner avant une répétition dans sa suite. Mais aussi dans la loge d' Elvin Jones, ou celle de Sonny Rollins, alors sans chevelure blanche, nettoyant son saxophone.
Le mégalithe énigmatique Thelonious et Nellie Monk sous les volutes de son fume-cigarette nous rappellent que ces artistes furent tous des 'Jazz Messengers' et Paris une destination naturelle. Nina qui choisit le nom de Simone en hommage à l'écrivaine française éponyme, deviendra un symbole de l'engagement au mouvement pour les droits civiques des Africains-Américains. Interdits de scène, ou servant de vitrine culturelle pour les USA, ces créateurs de génie poussent l'expérimentation musicale à l'extrême, canalisant une certaine rage ainsi qu'une intense tristesse, et faisant du Jazz un langage universel, une musique-monde.
« Géniaux marginaux, inspirations divines, jupes retroussées backstage , élégances cravatées ou déchéances le garrot autour du bras, mécènes fantasques, sessions mythiques, démences, volutes et fulgurances : le jazz contient dans l’odyssée qui l’a vu naître tous les ingrédients qui font les dramaturgies bien balancées. » Amaury Chardeau
crédit photo François Loupien